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Janvier

Janvier illustration

L’illustration pour le jeu de janvier 2012

J-de-J 4 / Premier janvier de l’an de grâce 1248

Janvier illustration cordes sur cielPremier janvier de l’an de grâce 1248

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              Il va enfin y arriver, il lui suffit maintenant de tourner légèrement à droite, contourner l’arbre, descendre le ravin  et remonter l’autre pente, en espérant qu’il trouvera un chemin de traverse parmi les argeliers. Elle est là, devant lui, la ville gothique, la Cité aux Cent Ogives qui résistera aux épreuves du temps pendant mille ans  et mille encore.

C’est écrit dans le grimoire qu’il a trouvé à Salon, c’est aussi ce que lui a dit l’homme sombre dans la grotte de Moissac. Il marche depuis plusieurs jours.

Parfois des animaux l’accompagnent, chiens, oiseaux, et en traversant les Causses, des loups. Ce soir, aux pieds des remparts, ce sont des moutons, symboles de paix et de douceur.

Il reprends sa marche vers la cité cathare sans savoir qu’il a atteint le but, lui le fuyard pourchassé de village en village par l’armée de Simon de Montfort. L’espérance au cœur, et la foi en ce que lui a dit l’ermite de Moissac, quand il a parlé  d’un refuge sur les nuages. et sans savoir

Là-bas, entre le murs dorés, sur l’éperon rocheux dressé en étendard au bord de la vallée du Cérou.

Il est midi, en ce premier janvier de l‘an de grace 1248.

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Xhou et Lise, 29/12/2012 

J-de-J 3 / Le Magicien

Le magicien

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     – Janvier illustration cochonsTu vois moi là je vois un troupeau de cochons et pas de moutons,

– Des cochons ? C’est vrai qu’on ne voit pas bien la laine, pour les différencier. Ce pourraient bien être des cochons, après tout… Mais tu as vu des troupeaux de cochons quelque part, toi ?

(M. se marre sans répondre)

– Oui, bon, je veux dire : dans la campagne

(M. redouble de rires)

– Oui, bon, je sais. Mais en troupeaux ?

Hoquète de rire :

– Tu n’en a jamais vu, dans des groupes, au bord des trottoirs, au cinéma, dans des réunions, au bureau ?

– Bon, évidemment, ceux-là … passons. Et ensuite ?

– Au pied des arbres, je vois des outils

– Des outils ? Hum, là je cale, moi je vois un crâne ouvert

Silence mitigé.

– Et lui il ressemble à un magicien tu sais le joueur de flûte ?

– Il n’a pas de flûte

– Non, mais il a un bâton

– Une houlette tu veux dire ?

– Appelle-le comme tu voudras ; et la flute, il l’a mise dans la besace.

– Bien entendu, je savais que tu t’en tirerais à bon compte, et pourquoi pas dans ses chausses ?

– Ce qu’il a dans ses chausses, tu appelles cela une flûte, toi ?

Rires silencieux des deux cotés de l’atlantique parce que les rires ne s’entendent pas sur l’Internet. M. poursuit :

– Et je me demande ce qu’est le bâtiment de gauche ?

– Sa maison, perchée dans la colline, j’imagine.

– Ou une étable ?

– Oui, sa maison et la bergerie.

– Parce que tu continues de croire que ce sont des moutons ?

Retour à la case départ.

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Mimi et Lise, 29/12/2012

J-de-J 2 / Expédition de chasse de Sven le Viking

Janvier illustration sven vikingExpédition de chasse de Sven le Viking

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           J’aime ces expéditions de chasse avec Asulf ou Arnbjörn, mon frère. Le départ dans la nuit, la neige gelée qui scintille sous la lune, l’air glacé qui coupe le souffle, la longue chevauchée en silence, nos haleines et celles des chevaux exhalées en petits nuages.

Enfin le jour se lève, pour quelques heures d’éblouissement réfléchi sur la neige ou de clarté laiteuse diffusée au travers de la brume, suivant la nébulosité. L’est prend des couleurs tendres, rosit comme une jeune fille amoureuse, puis le soleil péniblement se hisse tout juste au dessus de l’horizon.

Lorsque nous arrivons au lieu de chasse, nous attachons les chevaux à un arbre et nous continuons à pied. La neige crisse sous nos skis. Nous enlevons nos gants et prenons en mains nos arcs, prêts à tirer. L’excitation du moment nous empêche de sentir la morsure du gel, mais nous devons rester prudents et ne pas rester trop longtemps mains nues, sous peine de subir des engelures douloureuses ou même de perdre un doigt.

Si nous sommes chanceux, nous ramènerons un vison ou un renard, avec la peau duquel ma mère ornera le bord d’une cape ou confectionnera un bonnet bien chaud. En été nous chassons canards ou lièvres pour améliorer l’ordinaire de nos repas.

Mais même si nous rentrons bredouilles, nous aurons goûté ce moment de complicité et cette communion avec la nature.

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Sylvie, 29/12/2012

J-de-J 1 / Le berger sans verbe

Janvier illustrationLe berger sans verbe

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Silencieux.

Seul, faisant corps avec l’arbre, tous deux au centre du tableau, en avant-scène. Derrière lui, ses moutons, broutant l’herbe rare. Plus loin et toujours derrière lui, sa maison, sur une petite colline entourée d’arbres bizarrement feuillus en plein hiver.

Seul et la tête tournée vers sa droite, légèrement tendue vers le ciel, vers un nuage chargé d’anges joufflus. Plus seul encore et isolé d’un village riche de tours et de clochers à l’extrémité du tableau, de l’autre coté d’un ravin aux abords escarpés.

Seul appuyé sur sa houlette, et marchant vers on ne sait quoi.

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Lise, 29/12/2012

Janvier, c’est le mois des bergers

Janvier illustration

Et voici l’illustration, tiree d’un vieux livre anglais.

D’où il découle que Janvier c’est aussi le mois des promenades dans la campagne, des chiens fidèles et des envols d’oiseaux sauvages.

A vos mots, prèts ? partez !

L’amour des mots

L’amour des mots

Pour commencer l’année 2013 en beauté, et même avec 48 heures d’avance sur l’horaire prévu, on va démarrer en fanfare avec le JEU-DE-JANVIER.

Notre petit concours de la fin 2012 peut être considéré comme un succès puisque nous avons réuni, pour cette première, 23 textes de 15 auteurs différents. Je suis tout à fait d’accord avec les quatre auteurs qui ont bien voulu me donner les critiques constructives au sujet de la façon dont j’ai abordé cette nouvelle façon de réunir des auteurs :

1) le temps : l’enchantement s’effiloche si on met le « dead line » trop loin. On pense qu’on a bien le temps, on remet à demain, à la semaine prochaine, on a des id☺es, certes, certes, mais on ne les couche ni sur papier ni sur écran. Quand on décide de s’y mettre, elles ont rouillé. Merci Sylvie !

2) anonyme : non, si c’est imposé ; oui, si c’est choisi (ah, la psychologie de l’écrivain !) : Merci Sylvie et Jaleph

3) le sujet : ardu et trop vague : Merci Zou/Xhou

Et puis je ne savais pas bien moi-même où je menais les auteurs, et Alf a raison de poser des questions auxquelles je ne sais pas moi-même répondre.

Et puis, et c’est le plus triste : l’envie d’écrire, dirait-on, s’émousse. Mais ici, j’interviens. Non, je crie NON. L’envie d’écrire est toujours là, mais nous la faisons trop souvent passer après. Après le travail ; après l’atmosphère ; après la famille, après les enfants, après les courses, après cette réception qui nous ennuie mais à laquelle nous ne pouvons nous soustraire ; après la voisine qui vient faire un brin de causette ; après telle démarche que nous devons faire. Après, après, après. Comme si c’était un passe-temps. Comme si nous nous amusions à aligner des mots et de les enfiler en phrases – et que nous ayons un peu honte de prendre ainsi le temps que nous “devrions“ consacrer aux autres “nous amuser“ à écrire. Comme si tout le reste était plus important que ce que nous avons à communiquer à chacun par le truchement des mots.

Finalement, écrire devient la queue du convoi, l’arrière ban des arrières bans. Nous en perdons et le sel et le sucre. Nous en oublions l’amour.

Et quand on oublie l’amour, mes agneaux, nous ne sommes pas loin de la fin.

Alors, aujourd’hui samedi 29 décembre 2012, comme je vous l’ai annoncé il y a quelques jours, je vous pousse aux épaules, je vous prends par la main, je vous envoie tous mes sourires (qui a dit « édentés », menteur ?), bref, je vous le dis en vérité : on se remet à l‘écritoire.

Dans mes vœux pour 2013, le premier et le plus fort, c’est QUE L’AMOUR DES MOTS NE VOUS QUITTE UN INSTANT.

(le sujet ? Une minute,je reviens : je suis reviendue et c’est LA )

un air de chez moi

… avec mes meilleurs voeux

merry christmas 2012

JOYEUX NOEL 2012

Avec une semaine d’avance sur le calendrier, je vous envoie tous mes voeux pour cette fin d’année 2012, et pour une entrée ferme et courageuse dans l’année 2013

A vous tous, mes sincères amitiés

Lise

Resultats du concours numéro 1

Impossible de départager les  concurrents, nous avons trouvé des valeurs SURES ET CERTAINES dans tous les textes proposés. Nous voici donc devant un (grave, docteur ?) problème : donner le premier prix à chacun ? ou  bien n’en donner aucun ? Je penche pour la première solution.

Ceci dit, mon opinion pour ce premier essai de lancement de texte : l’idée de « concours » n’est pas bonne.

Un texte étant ce qu’il est ( le miroir de son auteur ?ou  d’un instant suspendu entre deux gouttes de vie ? ) ne peut être mis en compétition avec d’autres, qui ne seront en rien semblables puisque les differents auteurs ont vies, experiences, emotions et humeurs différentes, parfois diametralement opposées. La compétition est donc faussée dès le départ.

Nous retournerons à ce qui a fait le succès des Millions de Mots il y a quelques années : un thème, une illustration, parfois ( souvent) les deux.  Nous avons ici la chance de posséder un site qui s’adapte parfaitement aux contingences.

Le prochain jeu démarera samedi prochain 29 décembre 2012, et se poursuivra jusu’au 29 janvier 2013. Jusque là, je vous invite à revenir lire les 24 textes du jeu-concours de l’hiver 2012,  et cette fois, vous allez en connaitre les auteurs, par leurs noms et leurs pseudos. ( que les auteurs qui préfèrent NE PAS signer me contactent d’urgence.