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Articles de la catégorie ‘TEXTES 2013’

Le Voyant Rouge / 11 / Cosmologie, par Jacou

Attention, attention, voyant  rouge allumé. Je répète voyant rouge allumé. Tous à vos postes.

Dans la salle des neurones,  intense agitation. Chacun a regagné son écran de contrôle.

« Intelligence,  RAS »

« Parole et langage,  RAS »

–          Audition ? Audition ?

–          Hein? Quoi ? Ah oui, RAS

–          Toujours en train de rêver !

–          Heu, non, j’ai mal dormi, cette nuit.

« Vision, RAS, mon  capitaine. »

« Odorat, RAS, vous utilisez  la même eau de toilette que Marilyn, mon capitaine ? »

« Articulations, en ordre de  marche, RAS. Une, deux, une deux. »

« Repos, neurone  Arti. »

« Neurone circulation  sanguine, RAS »

« Créativité, RAS »

« Ne dépassez pas les  bornes, Créa. Sinon, je vous resserre le budget. »

« Mon capitaine, si on peut  plus plaisanter !»

« Lecture, RAS. Vous avez  des pellicules sur votre uniforme, mon capitaine. »

« Lec, vous débordez de vos  pages. »

« Appétit, RAS »

« Ecriture, RAS »

« Vos poèmes, je ne les  comprends pas toujours, Ecri. Tachez d’être plus clair, dans les suivants,  sinon… »

« Je vous resserre le  budget, j’ai compris mon Capitaine. Je vais voir ce que je peux faire. Mais  ma main ne m’obéit pas toujours et… »

« Garde à vous ! Votre  main obéit à mes ordres! Débrouillez-vous pour qu’elle vous écoute.  Rompez ! »

« Goût, RAS, quoique, on  pourrait améliorer l’ordinaire de temps en temps, par exemple les jours de fête,  et les anniv… »

« Vous vous croyez où,  Goût ? Dans un hôtel cinq étoiles ? »

« Ben, non, mon capitaine.  Vous n’en avez que  trois, je le  sais bien, mais… »

« L’ordinaire restera  l’ordinaire. »

« Dommage, je vous aurais  bien vu avec une guirlande. »

« Rire, RAS »

–          Non de dieu, ce voyant rouge clignote toujours. Les gars,  magnez-vous le cul, sinon, on va exploser. Il en manque un. Sexualité, il est  passé où celui-là ? Trouvez le moi. S’il a fait le mur, je connais un moyen  de le calmer celui-là. Couic.

–          Mon capitaine, aujourd’hui, c’est son jour de repos. Enfin, si on  peut dire…

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Jacou, 10 01 2014

Bienvenue aux auteurs d’Octobre

Nous accueillons en ce début du mois de demi-saison trois nouveaux auteurs dans notre publication de l’Écritoire :

– Pivoine Blanche, qui nous vient de Bruxelles, avec son texte  Je suis royale ;

– AlainX, qui nous entraîne vers le Morbihan  avec textes et photos des Halles de Questembert ;

– et Des-nœuds-dans-mon-fil,  qui vient de poster notre sixième texte en cinq jours, avec Je suis telle une gare : la maison-monument, et Des-noeuds-dans-mon-fil ( ou DNDMF  si on veut faire court )  nous viennent de Suisse.

Le mois dernier nous avons accueilli Fabrice arrivé juste à temps pour clôturer le jeu d’août avec A la mi-août.

Bienvenue sur l’Écritoire à nos nouveaux auteurs,  et à vous tous, merci pour vos contributions. Revenez souvent. Tiens, je devrais bien mettre quelque part les liens d’ici jusqu’à vos blogs, vous ne croyez pas ?

Me reste à vous la jouer lointaine en faisant parler quelque monument américain – meuh non, pas La Dame au flambeau de la rade de NY, non, quand même ! mouhaha ! 🙂 –  pour que nous devenions mondiaux.

Car ce n’est pas fini, les messieurs-dames auteurs : on peut écrire autant de fois qu’on veut  et sur tout ce qui nous passe par la tête, dont nous faisons un monument. pourquoi pas ?  Je lance mon second pavé en debut de semaine prochaine, ou demain, if time permit.

Jeu d’Aout – 1 / La liberté, par Lise

Je ne peux pas te dire d’où elle est arrivée, la liberté, avec ses cheveux de paille et ses pieds nus, et ses jambes bronzées toujours courantes et bondissantes par monts et vaux et bois et ruisseaux. Je peux seulement te dire qu’elle arrivait au premier matin, dans l’aube fraîche.  A quinze ans, les matins d’août sont devenus mon royaume, ma passion, mon bien :  j’y veille jalousement.

Août, depuis et tout au long de ma vie, c’est encore et toujours la liberté. Je la tiens dents serrées,  je la garde en pleine bouche, je lui donne le rire en lèvres  allongées,  en peau douce sur la joue, en tendresse sur l’avant-bras. Le hale lui convient, d’âge en âge, d’année en année, été après été.

Août et ses parfums de partout, des pins de l’atlantique aux lavandes de Provence, des pierres dorées sur le couradou de La Bégude aux bois chauds de ma maison d’ici, du jardin clos de Normandie aux vignes bleuies de sulfates ; couleurs où le bleu domine ; parfums de terre chaude, de sable, d’eau salée. Gout de crabe et d’algue. Cigarettes, alcool, rires. Paroles, paroles, paroles. Poussière et eau, vent et soleil.

Août,  aussi, c’est le soir la fraîcheur, le frisson soudain, un rêve sournois de  feux de bois. Août c’est la séparation, la déchirure. Plus tard nous repenserons à ce dernier jour d’août, aux danses sous les platanes, aux farandoles, aux cris aigus des filles, aux rires des garçons : ils rempliront l’hiver de soleil.,

Les ombres glissent, nous murmurons dans l’ombre :  demain nous repartons.  Dis,  tu reviendras l’an prochain ? Dis, tu m’écriras ?

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LMG / 2 aout 2013